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Comment préparer au mieux une exposition – 2ème partie

Deuxième (et dernière) partie sur « Comment préparer au mieux une exposition ». Pour lire la 1ère partie, c’est par ici.

Vos œuvres sont prêtes. Elles sont créées, elles sont encadrées, elles ont leur système d’accrochage, et elles sont emballées. (si vous avez bien suivi la partie 1)

Il est temps de passer à la partie la plus fun : l’accrochage

Les artistes me laissent souvent prendre la main à ce moment délicat de la mise en valeur de leur travail. Je connais bien mon espace, j’ai souvent commencé à concevoir dans ma tête la disposition au moment de la sélection des œuvres. Bref : je sais où je vais. C’est aussi mon petit plaisir personnel de voir l’exposition se créer sous mes yeux.

Malgré tout, lorsque cela est possible, il me semble important que l’artiste participe à ce moment. C’est là que la collaboration prend tout son sens : l’accrochage est un dialogue entre læ galeriste et l’artiste. Et dans d’autres cas, dans d’autres types de lieux, vous serez parfois livré.es à vous-mêmes pour l’accrochage. Autant avoir quelques astuces en main, non ? 

Etape 4 : l’accrochage

D’abord, je déballe tout, et je dispose toutes les pièces autour de moi au sol, adossées au mur. J’ai besoin de me remémorer visuellement tout ce qui doit aller aux murs, tout ce qui va composer l’exposition. 

Ensuite, je commence à trier. Je rapproche les pièces qui font sens ensemble, qui sont harmonieuses, par la thématique, la couleur, la technique, etc. J’essaye de raconter une histoire au visiteur. 

J’essaye d’identifier la pièce maîtresse (généralement celle qui a fait l’affiche). Elle doit être en bonne place dans l’exposition : soit à l’entrée, soit sur le plus beau mur. Et je pars de là. J’essaye de créer un rythme en fonction des formats, mettre 2 œuvres sur une même cimaise puis une seule, donner du mouvement pour éviter la monotonie. 

Quand je suis coincée, je laisse le mur sur lequel je travaille en plan, et je pars d’un autre mur. Je raconte un autre morceau de l’histoire. Et petit à petit, les morceaux se rejoignent. 

J’essaye aussi de créer du volume. Plutôt que d’aller au mur, certaines œuvres (généralement des petits formats) vont aller sur des socles, permettre aux gens de vraiment s’en rapprocher, leur offrir une autre expérience du travail de l’artiste. 

Je n’hésite pas à déplacer des oeuvres, à tenter autre chose si je ne suis pas entièrement satisfaite. 

Et le must : j’essaye toujours d’accrocher au moins la veille. Parce que si un accrochage est long et pénible (ça arrive parfois, et ça n’a rien à voir avec la qualité du travail de l’artiste. Simplement, parfois, la magie n’opère pas tout de suite), alors une nuit de repos permet d’y revenir avec un oeil neuf et soit de confirmer que tout fonctionne, soit de rectifier ce qui ne va pas. N’hésitez pas là aussi à demander l’avis des gens qui sont avec vous, spécialistes ou non : si quelque chose jure, les fait buter, les dérange, ils peuvent vous le signaler. 

Etape bonus : faciliter le reste du travail

L’expo est accrochée : chouette ! Mais ce n’est pas fini. Il manque toute une nomenclature pour l’accompagner. Cartels, listes de prix… si en Galerie l’organisateurice va prendre en charge leur conception, ce n’est pas toujours le cas de tous les lieux. 

Et quoi qu’il en soit, il vous incombe de fournir les informations nécessaires à l’établissement de ces documents. 

Notez le titre de chaque oeuvre, sa technique, ses dimensions.

Rappel utile : la norme veut qu’on note hauteur x largeur et non pas largeur x hauteur. C’est utile notamment en cas d’oeuvre abstraite, et/ou si vous ne signez pas de façon traditionnelle au bas de l’oeuvre. Encore plus si vous n’avez pas pensé à l’attache à l’arrière !)

Notez aussi le prix, tout en précisant s’il s’agit du prix artiste (= la part qui doit vous revenir) ou le prix de vente (=la part qui doit vous revenir augmentée du pourcentage de commission sur la vente prévue par le lieu/l’organisateur.ice). 

Mon format de fichier préféré, c’est un .csv : parce que je peux préparer mes cartels et ma liste de prix directement via le csv avec une fonction publipostage sur Word*.

(*ce post n’est toujours pas sponsorisé) 

Le format que j’aime le moins, c’est le .pdf : c’est toujours pénible de copier-coller des informations depuis le pdf, et une perte de temps pour moi de refaire le travail de saisie qui a déjà été fait par l’artiste. 

Pensez aussi à joindre les photos légendées de l’ensemble des œuvres. Au plus simple, le titre de chaque fichier photo doit être le titre de l’œuvre. Au plus complexe : nom de l’artiste-titre-technique-dimension, le tout sans accent. 

Et bien sûr, les classiques : une bio et un texte de démarche. Les gens sont curieux, ils veulent savoir qui vous êtes et ce que vous faites. Je prépare à chaque exposition un mini-dossier de 2-3 pages avec votre texte et votre démarche. Et je le présente avec la liste des prix sur un pupitre vers l’entrée pour qu’il soit facilement visible des gens. Le tout en plusieurs exemplaires, et si l’espace est grand, j’en mets à disposition dans d’autres endroits.
J’ai acheté ce type de pupitre, qui fait très bien le taf. J’y ajoute un fond de cadre pour poser mes feuilles. Il est un peu fragile, mais pas cher !

Et enfin : il ne vous reste plus qu’à profiter de l’exposition et de votre succès !

1 Comments

  1. Bonjour,

    Il y a des artistes qui, curieusement, n’aiment pas ce moment de préparation. Personnellement je trouve que c’est un bon moment. Je fais mes passe-partouts, c’est un nouveau contact avec l’œuvre, la première fois qu’on la voit encadrée, la première fois qu’on la voit accrochée… une redécouverte.
    Le seul moment pénible, c’est l’emballage… puis quand la galerie a perdu l’emballage !!!

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